Hello mes corbillots ! Aujourd’hui, parlons peu, parlons fantasy, avec La geste des braves de Fox Miliveles !
Ce roman m’avait attirée par son résumé, sa couverture — même si celle-ci faisait trop « gentillet » à mon goût — et par le statut de l’auteure. J’accorde beaucoup d’importance aux auteurs indépendants car plus que d’autres, ils ont besoin de publicité.
Nous nous retrouvons donc dans le royaume d’Enselant, jusqu’alors gouverné par le roi Sicard, qui n’a pas l’air franchement très sympa. Il n’a rien du roi dark des ténèbres comme on pourrait s’y attendre, c’est juste un mauvais politicien et un homme peu aimable. Dès le début du livre, on nous annonce sa chute par une bande de faidits, qu’on retrouvera tout au long du récit.
Je ne vous servirai pas la liste des persos-clichés, car étonnamment il n’y en a pas, ou du moins pas trop exubérants. Je pourrais dire que le barbare, c’est Lieutrand et le sage, Vivance, mais ce serait grandement réduire l’intérêt des personnages. Hormis Lieutrand, qui remplit effectivement sa fonction de grosse brute pas franchement sympa, les autres pairs sont assez intéressants. L’un d’eux, Lodève, se hisse sur le trône. Nous suivons tout au long du roman ses soucis en tant que souverain, ses doutes et son obsession d’avoir un héritier, ce qui le rend par moment détestable.
Les aventuriers en vadrouille !
J’ai eu du mal à m’attacher à un personnage particulier. L’idée de base était intéressante, certes, mais ils manquaient de développement. Lodève nous est annoncé dès le début comme un arriviste éhonté, et je m’attendais à voir un truc de fou, des retournements de situation, des décisions aussi redoutables que le choix des ciseaux d’or. Je suis ressortie assez déçue car il se ramollit au fil du temps. Vivance a des traits de caractère sous-jacents qui auraient pu être traités, j’ai trouvé dommage qu’il soit finalement restreint à son rôle de juriste/sage/enseignant.
Le traitement des femmes est assez maladroit. J’ai eu comme la sensation que l’auteure voulait nous en mettre partout, dans tous les rôles, comme pour donner une dimension « ultra féminisée » à son roman. Essayer de briser les traditions à la fois dans le récit, mais aussi dans la fantasy en général. Aussi, une des scènes de fin, incluant des femmes au combat, m’a semblée totalement rocambolesque. Nous y reviendrons.
Vous marrez pas les gars, les femmes vaincront !
Le roman est raconté comme une histoire au coin du feu, et celle-ci est servie par un style agréable mais parfois complexe, avec un lexique médiéval très fourni. J’ai très vite noté un déséquilibre parmi les scènes. Par exemple, la toute première scène du roman, le couronnement de Lodève, est extrêmement longue (environ +10% du roman sur liseuse) alors qu’une bataille décisive l’est moins. Ce n’est pas un problème, mais j’ai senti là-dedans une certaine faiblesse de l’auteure, entendez par là qu’il y a des sujets mieux maîtrisés que d’autres. Ladite bataille ne l’est malheureusement pas du tout. Je l’ai trouvée tellement tirée par les cheveux que je pourrais en discuter sur des pages entières.
Ta gueule c’est magi… ah non.
Le déséquilibre se ressent également dans l’utilisation des ellipses. Celles-ci sont parfois très étranges, et mal menées. On nous annonce par exemple une bataille, hop ellipse et bataille derrière. Quid du chemin parcouru ? Quid de la mise en place stratégique ?
Pareillement, des pans d’intrigues entiers sont manquants.
Pour finir, j’ai trouvé cet univers trop édulcoré à mon goût (mais c’est MON goût, il plaira sûrement aux adeptes de fantasy qui ne veulent pas se frotter au grimdark et au gritty). J’ai failli lâcher par moments, trop de joie et de jeux d’enfants faisant hurler le monstre cauchemardesque en moi !
En plus, j’aime pas les enfants…
Cela dit ce roman reste une découverte sympathique. Il y a des défauts, et je ne ferai pas l’affront à l’auteure de rabâcher le fameux « comme dans tout premier roman », mais il y a également des qualités. Pour une fois, je ne me suis pas retrouvée perdue dans Clichéa avec une envie de me marrer toutes les deux lignes. Au contraire, j’ai trouvé cet univers vraiment cool et je salue l’auteure pour son travail.
(3,5/5)
C’était lady corbeau, à vous les studios !