Fantasy·Toutes les chroniques

La geste des braves – 1 – La guerre des rois

Hello mes corbillots ! Aujourd’hui, parlons peu, parlons fantasy, avec La geste des braves de Fox Miliveles !

Ce roman m’avait attirée par son résumé, sa couverture — même si celle-ci faisait trop « gentillet » à mon goût — et par le statut de l’auteure. J’accorde beaucoup d’importance aux auteurs indépendants car plus que d’autres, ils ont besoin de publicité.

Nous nous retrouvons donc dans le royaume d’Enselant, jusqu’alors gouverné par le roi Sicard, qui n’a pas l’air franchement très sympa. Il n’a rien du roi dark des ténèbres comme on pourrait s’y attendre, c’est juste un mauvais politicien et un homme peu aimable. Dès le début du livre, on nous annonce sa chute par une bande de faidits, qu’on retrouvera tout au long du récit.

Je ne vous servirai pas la liste des persos-clichés, car étonnamment il n’y en a pas, ou du moins pas trop exubérants. Je pourrais dire que le barbare, c’est Lieutrand et le sage, Vivance, mais ce serait grandement réduire l’intérêt des personnages. Hormis Lieutrand, qui remplit effectivement sa fonction de grosse brute pas franchement sympa, les autres pairs sont assez intéressants. L’un d’eux, Lodève, se hisse sur le trône. Nous suivons tout au long du roman ses soucis en tant que souverain, ses doutes et son obsession d’avoir un héritier, ce qui le rend par moment détestable.

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Les aventuriers en vadrouille !

J’ai eu du mal à m’attacher à un personnage particulier. L’idée de base était intéressante, certes, mais ils manquaient de développement. Lodève nous est annoncé dès le début comme un arriviste éhonté, et je m’attendais à voir un truc de fou, des retournements de situation, des décisions aussi redoutables que le choix des ciseaux d’or. Je suis ressortie assez déçue car il se ramollit au fil du temps. Vivance a des traits de caractère sous-jacents qui auraient pu être traités, j’ai trouvé dommage qu’il soit finalement restreint à son rôle de juriste/sage/enseignant.

Le traitement des femmes est assez maladroit. J’ai eu comme la sensation que l’auteure voulait nous en mettre partout, dans tous les rôles, comme pour donner une dimension « ultra féminisée » à son roman. Essayer de briser les traditions à la fois dans le récit, mais aussi dans la fantasy en général. Aussi, une des scènes de fin, incluant des femmes au combat, m’a semblée totalement rocambolesque. Nous y reviendrons.

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Vous marrez pas les gars, les femmes vaincront !

Le roman est raconté comme une histoire au coin du feu, et celle-ci est servie par un style agréable mais parfois complexe, avec un lexique médiéval très fourni. J’ai très vite noté un déséquilibre parmi les scènes. Par exemple, la toute première scène du roman, le couronnement de Lodève, est extrêmement longue (environ +10% du roman sur liseuse) alors qu’une bataille décisive l’est moins. Ce n’est pas un problème, mais j’ai senti là-dedans une certaine faiblesse de l’auteure, entendez par là qu’il y a des sujets mieux maîtrisés que d’autres. Ladite bataille ne l’est malheureusement pas du tout. Je l’ai trouvée tellement tirée par les cheveux que je pourrais en discuter sur des pages entières.

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Ta gueule c’est magi… ah non.

Le déséquilibre se ressent également dans l’utilisation des ellipses. Celles-ci sont parfois très étranges, et mal menées. On nous annonce par exemple une bataille, hop ellipse et bataille derrière. Quid du chemin parcouru ? Quid de la mise en place stratégique ?

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Pareillement, des pans d’intrigues entiers sont manquants.

Pour finir, j’ai trouvé cet univers trop édulcoré à mon goût (mais c’est MON goût, il plaira sûrement aux adeptes de fantasy qui ne veulent pas se frotter au grimdark et au gritty). J’ai failli lâcher par moments, trop de joie et de jeux d’enfants faisant hurler le monstre cauchemardesque en moi !

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En plus, j’aime pas les enfants…

Cela dit ce roman reste une découverte sympathique. Il y a des défauts, et je ne ferai pas l’affront à l’auteure de rabâcher le fameux « comme dans tout premier roman », mais il y a également des qualités. Pour une fois, je ne me suis pas retrouvée perdue dans Clichéa avec une envie de me marrer toutes les deux lignes. Au contraire, j’ai trouvé cet univers vraiment cool et je salue l’auteure pour son travail.

3 étoiles

(3,5/5)

C’était lady corbeau, à vous les studios !

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Inclassables - wtf·Science-fiction

Bonheur (TM)

Hello mes corbillots ! Aujourd’hui, parlons peu, parlons dystopie, avec le roman Bonheur™ de Jean Baret (éditions Bélial).

Je l’ai déjà dit, j’adore la dysto et le cyberpunk encore plus. Or, le roman est justement présenté comme tel, avec nombre, NOMBRE d’éloges. On nous sert du « c’est un visionnaire » « roman du siècle » etc. Ils ont même osé mettre un pavé d’éloges dans l’e-book, assorti d’une explication du style extrêmement faible de l’auteur : « les répétitions à outrance sont voulues, c’est du génie t’inquiètes ! »

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Franchement : arrêtez.

On se situe dans une société futuriste où TOUT est possible. Absolument tout. Vous avez toujours rêvé d’être un vampire ? No souci, on vous fera contracter la porphyrie, on vous enlèvera vos organes (???), on vous stérilisera (les morts ne se reproduisent pas, vrai ?). Vous voulez être un cyborg ? Sarif Industries est là pour vous (oui, la marque de Deus Ex est clairement citée, et même le trailer est retranscrit. Je ne sais pas si Square Enix approuverait, mais bon, c’est un autre débat.) Vous avez envie de vous faire greffer un pénis d’âne ? Allez-y ! Tout est permis.

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Venez comme vous êtes.

À ce délire total et absolu de l’individualisme se joint moult vices. Toutes les formes de sexualité, même les plus déviantes, sont tolérées. Coucher avec une femme/un homme ? Has been. Ici on se tape de l’animal, de l’humain-animal, du robot…

Tous les fétiches sont représentés. Il y en avait même un ou des types se masturbaient sur un autre, disséqué sur une table d’opérations.

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Attendez. Quoi ?

BREF. On tombe très vite dans un What da fuck total. La société décrite est, en fait, une société du WTF. Vous faites comme vous voulez, l’essentiel est de consommer, c’est la seule loi sacrosainte. Tout est dicté par les marques, et elles sont légion. Celles-ci imprègnent jusqu’aux noms des personnages : leur identité = leur sponsor.

Il y a trop de marques (mais ça c’est normal, c’est le but du roman) mais surtout trop de références. On dirait qu’on cherche à acheter le geek : Assassin’s creed, Deus Ex, Naheulbeuk… il y en a pour tout le monde.

Les personnages sont affreusement creux. Je n’ai ressenti absolument aucune empathie pour eux, ni pour « Toshiba », ni pour « Walmart » (surtout pas pour Walmart, en fait) … Cela est en partie dû au fait que le style très pauvre de l’auteur, notamment au niveau des incises (il y a d’autres verbes que « dire », vous savez ?) ne leur donne aucune émotion. Pas de « il minauda » « il grogna » « il s’enflamma » … Non : Il dit. Il dit. Il dit. À la ligne. Encore, et encore, et encore, parfois sur des paragraphes entiers. L’autre raison est qu’ils ne sont pas développés, ils se contentent de faire leur boulot de flic jour après jour en consommant, et puis… voilà. Ok, Toshiba finit par faire bouger l’histoire, mais bon, il en aura fallu du temps.

Autre souci de style : les anglicismes à outrance. On nous sert du hub, du talk show, de l’achievement, du holo-files, du holo-book, du holo-cat, du holo-dog, du first blood, du battle, du booty call, du … c’est chiant hein ? Ben des énumérations comme ça, y’en a tout le roman. Comme ça, on évite de s’enquiquiner à faire des jolies phrases. 🙂

Je me suis noyée dans ce roman. Peut-être était-ce l’intention voulue, mais personnellement je n’ai pas aimé cette sensation. Mention spéciale au passage avec l’IA profileuse, où j’était complètement larguée. Et tout le temps, TOUT LE TEMPS des répétitions : le talk show par ci, le talk show par là, les flics en armure qui ressemblent à des insectes, les mecs qui prennent leur pilule x fois par jour, qui se masturbent ou se font sucer.

À ce propos d’ailleurs, il y a un vrai problème avec le sexe dans ce roman. L’auteur semble avoir une vraie obsession à ce sujet. Entre le héros qui se fait sucer H24, son acolyte qui court la call-girl et la prostituée, les divers fétiches mis en avant, et la métaphore du roman dans le roman au travers d’une « sodomite au grand cœur » AKA la fille qui est triste de ne pouvoir enfanter car elle est accro au sexe anal… Non, juste, non.

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BITE. BITE BITE BITE BITEEEEEEEE !!!

Oui, ce roman est une sorte de leçon sur notre société de consommation actuelle, mais il n’y a vraiment pas de quoi l’encenser à ce point. Le seul passage que j’ai beaucoup aimé se situe à la fin, à travers le discours du philosophe. Sinon, tout le reste m’a fait ni chaud ni froid.

1 étoile

Fantasy·Sans-visages

Nordie – Deijan – Partie 2

Hello mes corbillots ! Aujourd’hui, parlons peu, parlons romance. J’ai fini hier soir le tome 2 de Nordie, de Cécile Ama Courtois, sobrement intitulé Deijan. Une romance « fantasy » (je mets des guillemets car j’aurais plutôt classé cet ouvrage dans la romance historique, vu qu’il n’y a pas vraiment d’éléments de fantasy notoires). Mais là n’est pas la question !

J’avais beaucoup aimé le tome 1, et j’avais directement acheté le 2, commencé dans l’instant avant que ne me frappe une fulgurante panne de lecture. Voyons de quoi il en retourne. ATTENTION SPOILERS. (en même temps, c’est un tome 2…).

À la suite des événements du château de Bucail narrés dans le tome 1, nous suivons toujours Guilendria, AKA « Mia » pour les intimes, dans ses péripéties et ses mésaventures entre les mains de ces vils gredins qu’on nomme les « écumeurs. » Nous suivons également Deijan dans sa convalescence.

Guilendria, emmenée dans le repaire des écumeurs, va se rendre compte que ceux-ci ne sont ni blancs, ni noirs, mais gris (sauf exception, coucou le tiercé des « trois vils vilains » :3). Là va s’entamer sa leçon de vie.

J’ai trouvé dommage que le roman (et j’entends par là les deux tomes) se résume à un conflit assez simple entre les « gentils nobles » et les « méchants écumeurs. » On arrondit assez les angles dans le tome 2, mais l’idée principale reste là. Ajouter des factions aurait sûrement fait dévier l’intrigue de son fondement principal : l’histoire d’amour entre Guilendria et Deijan. On se situe vraiment dans une romance sur un vague fond de fantasy, du coup, le traitement des factions est assez succinct sinon carrément absent. Paradoxalement, nous avons une certaine richesse parmi la noblesse. Celle-ci est très détaillée, parfois même un peu trop, je me suis souvent sentie perdue dans les noms.

Comme je l’ai dit, la romance est la clé de voute de ce roman. Le tome 1 distillait assez celle-ci, alors que là, nos deux protagonistes principaux passent 99% de leur temps à penser l’un à l’autre. J’ai trouvé que ça nuisait grandement à leur profondeur, comme s’ils se résumaient seulement à leur amour… D’ailleurs Deijan m’a vite énervée. Il s’est littéralement ramolli, a laissé sa cape de « badboy & militaire badass qui se prend des carreaux d’arbalète dans la gorge et survit oklm » pour une couverture de cocooning. Malgré tout, j’ai eu des moments d’affection pour lui, notamment sur la fin quand il se fait des illusions sur sa « Mia ».

Ifhoras est ma plus grande déception. Le tome 1 l’avait posé comme un type dangereux, cruel et tout et tout… et là, on nous arrondit les angles de sorte à transformer un carré en rond. Il a perdu tout son charme. ☹ J’ai fini par éprouver de la pitié pour lui.

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Témoignage d’Ifhoras sur ce tome 2.

La première partie du roman restait assez fidèle au tome 1 : on prend son temps, on fait monter la tension et on instille du suspens. La seconde m’a semblé un peu plus brouillonne, comme si Cécile essayait de tout caser en un minimum de pages, de résoudre l’intrigue en un happy end le plus rapidement possible. J’ai senti également certaines difficultés, gérées notamment par des ellipses, par exemple pour la baston dans les grottes. Celle-ci manquait cruellement de détails, de tension, on savait d’avance que Deijan vaincrait.

J’ai très peu accroché à cette seconde partie (entendez par là la partie 2 de la partie 2), peut-être parce que je n’aime pas la romance et que là, elle était vraiment trop présente. Et il y avait trop de gentillesse partout, j’ai fini par me sentir étouffée. Tant de gentillesses que les deux amoureux ont fini par nommer leur fille… en mémoire du grand méchant.

Deijan ravira très certainement les amateurs de romance et de fins joyeuses. Il reste un roman sympathique servi par un très joli style. Je n’étais pas le public cible, malheureusement.

3 étoiles

(3,5/5)

Fantasy·Inclassables - wtf·Science-fiction·Toutes les chroniques

Paradoxes – 1 – Nytayah

Coucou tout le monde !

Nouvelle chronique aujourd’hui ! J’essaie de sortir de ma panne de lecture, du coup, je m’y remets petit à petit. On commence aujourd’hui avec un roman que j’ai acquis il y a un moment déjà, Paradoxes, tome 1 : Nytayah, de L. A. Braun.

J’ai trouvé le parti pris de l’univers très intéressant. Mêler ce que je pourrais appeler de l’urban fantasy (vampires, lycans, démons) à de la SF, c’est assez osé et je ne crois pas avoir déjà vu ça. J’ai beaucoup aimé côtoyer ces créatures au sein d’une Bruxelles futuriste.

Les personnages sont globalement attachants. Mention spéciale au « héros », Jared et à son coéquipier, qui forment un vrai tandem. En revanche, je n’ai pas trop accroché au(x) « méchant(s) », pas suffisamment charismatique(s) à mon goût. Je mets une réserve sur le pluriel car on se rend compte au fil du roman que toute la discorde qui y règne est due à une seule et même entité « méchante » … Cette apparition tardive rend celle-ci très anecdotique.

Les créatures sont sympathiques : nous avons-là un folklore « de base » je dirais, avec des vampires sans âmes et sensibles à tout un panel de faiblesses (soleil, ail, crucifix), des lycans sensibles à l’argent etc. S’ajoutent à cela d’autres entités, et personnellement j’ai trouvé cela un peu too much. M’est avis néanmoins que les fans du genre urban fantasy seront gâtés !

Gros bémol selon moi : les vampires de haut rang sont vraiment trop clichés. Et je ne suis pas sûre que leur donner des noms de personnalités était une bonne idée. Ça m’a totalement sortie du roman et m’a vraiment perturbée.

Toujours est-il que le roman est agréable à lire et est un bon moment de divertissement. Les amateurs de SF pure resteront un peu sur leur faim, mais ceux d’urban fantasy ou des deux genres devraient vraiment s’éclater !

3 étoiles

Fantastique·Inclassables - wtf

Hex in the City – 1 – L’éventreur de San Francisco

Hello mes corbillots !

Ça doit faire dix ans (à la louche !) que je n’ai plus lu d’urban fantasy ou même de bit-lit. Ah ! La bonne époque où j’arpentais les forums RPG vampiriques avec mon buveur de sang névrosé. Mais là n’est pas la question.

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Je sais Asher, tu es vexé. Promis, tu auras ton moment de gloire !

Je me suis laissée tentée par Hex in the city pour me réconcilier avec ce genre (même si on ne s’est jamais vraiment mis sur la figure, hein !). J’avoue aussi avoir été attirée par la couverture qui déchire tout. Puis j’avais envie de lire (enfin !) ce fameux Dorian Lake dont je suis souvent les articles de blog.

Le roman est court, et personnellement ça me convient, je ne suis pas tellement fan des briques. Cela peut en rebuter d’autres, qui sont mon parfait contraire. Le grand défaut du roman est que, du coup, certaines scènes vont un peu vite. Exemple : le face à face entre Lionel et monsieur Stewart, que j’ai trouvé un chouilla cliché. La tension manquait un peu, c’est dommage. Je garde d’autre scènes pour éviter de vous spoiler.

Quelques descriptions auraient mérité d’être développées, fouillées (j’aime les descriptions !) ; même si je sais, le juste milieu entre « trop » et « pas assez » est toujours difficile à trouver.

Le roman est raconté au présent. J’avoue avoir été un peu déroutée au début, n’ayant pas l’habitude de ce parti pris. Mais on finit par s’y habituer, même si parfois ça rend le récit étrange. C’est un choix que je dirais « audacieux » de la part de l’auteur car le passé est toujours plus facile à manier (enfin, de mon avis).

Il est servi par un style agréable à lire, assez simple, qui ne s’encombre pas de fioritures. C’est un bon point !

Côté fond, maintenant. Nous côtoyons (du moins dans ce premier tome) une partie du bestiaire habituel de ce type d’univers. Sorcière, vampires… Et je devine qu’il y aura sûrement des lycans ou peut-être d’autres charmantes créatures à l’avenir. J’ai bien aimé le traitement des vampires, somme toute assez classique mais quand même retravaillé à la sauce de l’auteur. La sorcellerie en revanche m’a fait grincer des dents, sans doute parce que je m’imaginais plus une sorte de pratiquante vaudou ou wicca, quelque chose comme ça. Ses pouvoirs semblent assez limités, j’ai trouvé ça dommage.

Toutes ces créatures évoluent à San Francisco et ses environs. J’ai été impressionnée par la connaissance de l’auteur sur cette ville, c’était un truc de fou ! Nous sommes totalement immergés dans cette cité et son ambiance. Celle-ci se veut relativement sombre, sur fond de « monde de la nuit » barré, avec ses drogués, ses punks et ses criminels.

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Il s’y déploie une intrigue assez simple mais qui marche. Elle aurait toutefois mérité un peu plus de développement, plus de suspens. Par exemple, quand on découvre qui est l’éventreur de San Francisco, on se dit « bon ben ok » et non « ah mais c’était lui ! omg comment j’ai fait pour ne pas le voir ! » C’est une recette du polar que l’auteur ne semble pas avoir voulu trop tenter.

Malgré ces quelques défauts, Hex in the city est une belle lecture ; elle offre un moment de divertissement plaisant. Je la conseille à tous les amateurs du genre et même aux autres !

En tout cas je me plongerai dans la suite avec plaisir. 😊

4 étoiles 2

Fantasy·Toutes les chroniques

Nordie – Guilendria – Partie I

Ce roman m’attirait sans m’attirer, un vrai paradoxe. Pour être honnête, je n’aime vraiment pas sa couverture. Surtout qu’elle me faisait penser à une histoire de vampires, sans doute à cause des effets de veines sur le personnage.

C’est surtout le résumé qui m’a intriguée, et la façon dont Cécile m’en a parlé aux Imaginales. Je n’avais pas acheté le roman sur le moment, entre autres parce que je ne suis pas fan de la mise en page des livres papiers de l’ivre-book, or je suis extrêmement select là-dessus. Finalement je l’ai pris en numérique et… et bon sang, quelle claque !

Je ne lis pratiquement jamais de romance, mais là… J’ai tout simplement adoré. A-DO-RÉ je vous dis !

L’histoire est simple : Deijan est un homme au sang chaud, qui n’aspire qu’à une vie de combats et de gloire. Guilendria est une jeune femme frêle et réservée, folle amoureuse de ce chevalier aux yeux clairs qu’est Deijan. Quand celui-ci est forcé de se marier à elle, on assiste à toute la déferlante de dégoût dont peut faire montre un homme désabusé. Une série de péripétie finit par nous entraîner dans un huis-clos passionné, à l’intérieur même du château de Deijan.

On rencontre les bestiaux écumeurs, dont Deijan est le fléau, et dirigés par un chef mystérieux mais foutrement badass. Je ne peux pas dire que c’était mon personnage préféré, car tous ont trouvé une place dans mon cœur. Guilendria, par sa tendresse et sa fragilité, mais aussi son courage et sa férocité dans la défense de l’amour de sa vie. Deijan par sa fougue et sa noblesse, conservée malgré tout dans l’adversité. Et tous les autres, que je me garde de décrire pour éviter les spoils.

L’histoire est servie par un style d’écriture superbe, ciselé au mot près. Un vocabulaire riche et parfois complexe qui nous est expliqué si besoin est. Vous ne risquez pas de vous perdre, même si pour les habitués de la fantasy médiévale, des termes comme « poterne » ou « merlons » sont assez connus. #coucouGOT. J’ai tout de suite accroché au style de Cécile et je me suis dit, en refermant le livre : wow, god, si je pouvais faire pareil…

Ce roman mérite clairement d’être lu. Si vous aimez la fantasy brute, vous risquez d’être un chouilla déçu car on n’a pas affaire à de la magie ou des dragons. Il s’agit d’un univers assez réaliste, du moins pour le moment, qui conviendra surtout aux adeptes de romance médiévale. Après, je ne veux pas trop essayer de classer l’inclassable.

Je vais me jeter sur la suite, car la première partie nous laisse sur un méchant cliffhanger.

Gros coup de cœur, en tout cas.

5 étoiles

 

Inclassables - wtf

Les Autres – I – Le survivant

À la base, je n’étais que moyennement attirée par ce roman. Le côté dystopie me plaisait beaucoup, mais l’histoire des « Autres » dont je devinais la nature… mouais, bof.

Dystopie, car nous nous situons dans un monde « futuriste », même si c’est un bien grand mot, où l’Humanité est retranchée derrière des murs et des grillages pour se protéger des Autres, comme on les appelle. Tout manquement à l’autorité vous conduira irrévocablement dans la Fosse, là où grouillent ces créatures infernales.

Irrévocablement ? Pas sûr. Dans ce premier opus, nous suivons Soen, un petit voleur pris en flagrant délit et envoyé en prison. Sauvé une énième fois de la Fosse par son ami Lucas, il doit poursuivre ses études dans un lycée spécialisé dans le redressement des délinquants de son genre.

Nous suivons ses tribulations dans ce lycée, mais également son quotidien en compagnie de sa tante Judith. Celle-ci est une vraie marâtre, comme on en verrait dans un Disney. Pendant tout le roman, j’avais un énorme panneau « Attention : Cendrillon repérée » qui me clignotait devant la figure. Ce n’était pas forcément un mal, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : la relation entre la tante et le neveu est retranscrite avec une grande justesse, même si on frôle le too much parfois. Mention spéciale à la séance dans la cave, qui m’aura arraché un petit « really nigga ? »

Les journées à Clémenceau, le fameux lycée, sont contées rapidement pour éviter de nous ennuyer ou tomber dans ce que j’appelle le « class YA », autrement dit un roman destiné aux jeunes adultes et prenant place uniquement dans un environnement scolaire. On y retrouve malheureusement le cliché de la brute, évidemment accompagnée de ses sbires débiles, dont le QG se situe dans les toilettes de l’établissement. Une brute qui vous fait chanter pour :

Réponse A : votre argent.

Réponse B : votre goûter.

Réponse C : vos devoirs.

Réponse D : carrément le sujet de la prochaine interro.

J’ai eu un peu de mal avec cette partie, n’étant PAS DU TOUT férue de « class YA » justement. Heureusement que ce n’était pas trop détaillé. À l’inverse, j’ai trouvé dommage que l’univers en lui-même (la fermeté de l’autorité, l’ambiance sombre, le clivage entre les riches et les pauvres…), tout ce qui constitue l’ambiance d’une dystopie, ne soit pas développé plus que ça. J’avais l’impression qu’on m’imposait des œillères pour ne voir que la vie de Soen. Où sont les autres gens ? C’est assez paradoxal, je le reconnais, mais à part les interactions calculées par l’auteur, on dirait que la ville est tout simplement sans vie.

Puis viennent les Autres. Comme dit, je me doutais (comme tout le monde je pense) de leur nature et ça ne m’enchantait pas vraiment. En vrai, ça passe, c’est même sympathique même si leur bestialité reste assez superficielle. OK y’a un peu de sang, m’enfin… il ne faut pas avoir peur d’en rajouter ! Il faut vraiment instiller la peur de la Fosse chez le lecteur, vu la hype qu’on a dessus depuis le début du livre. Là, j’étais en mode « ouais, bon, OK… »

La petite révélation de fin est intéressante, personnellement je ne m’y attendais pas du tout. Bon, dans cette fin on retrouve (oui, je sais, encore un) le cliché de la créature adolescente qui ne se sent déjà plus et qui est accompagnée de ses chienchiens brutaux.

En bref : les Autres est un premier opus (et premier roman si je ne m’abuse) sympathique qui mérite d’être lu malgré ses faiblesses (et j’évite de parler des coquilles, je suis gentille !) Soen est un personnage très attachant, même si j’ai trouvé qu’il dansait méchamment sur la corde raide du pathos. L’univers, par sa richesse, mériterait d’être un peu plus développé et rendu « vivant » (un comble !)

Une lecture que je conseille à tous ceux qui veulent passer un bon moment sans se lancer dans un pavé.

3 étoiles

Fantasy

Légendes faës – La trilogie

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Hello mes corbillots ! Pour faire du rangement dans mes articles, je souhaite revenir sur une trilogie déjà lue il y a un moment. Je l’ai relue il y a un moment, sous le prisme d’une nouvelle expérience en fantasy et en dark fantasy, et je souhaitais me refaire un avis.

Causons peu, causons dark fantasy aujourd’hui, avec Légendes faës, la trilogie, de Manon d’Ombremont.

J’avais acheté le premier tome il y a un siècle, au Salon Fantastique de Paris. Il était encore sous l’égide des éditions Lancelot, avec sa couverture… atypique.

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Moi au moment de voir ladite couv.

Je connaissais déjà le style de Manon pour avoir LONGTEMPS fait du jeu de rôle avec elle. J’ai toujours aimé ce qu’elle faisait, et il faut avouer qu’elle a un style agréable. Gros défaut (et je connais, j’ai le même) : les retours à la ligne intempestifs.

Comme ça.

Vous voyez ?

>>> CE MOMENT EST IMPORTANT.

Autre souci : elle a tendance à se montrer trop hâtive dans ses descriptions. C’est dommage, car un univers d’allure aussi riche mérite grandement d’être fouillé de fond en comble.

On a affaire à de la « dark » fantasy. Le ton est donné dès le début : on se retrouve dans un univers sombre et fracturé, où Seelies (= gentil kibrillent) et Unseelies (= méchants sombritudes) se font la guerre. On se place du côté de ces méchants – les unseelies – et parmi eux – heureusement – se révèle un certain prisme de personnalités. Seul Fenrír, l’Empereur et père des « héroïnes », semble être monolithique. Mais il ne faut pas s’y fier… il a des qualités, aussi. (#ironie) Son délire, outre battre ses enfants, c’est de violer des fées.

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J’ai essayé de relativiser, promis.

On s’intéresse surtout aux filles de ce charmant monsieur, Melyan et Elyalë. L’une est une guerrière, l’autre une sorcière, toutes deux en devenir. On suivra leur évolution, leur chemin de croix même tant elles sont maltraitées par leur entourage. Pourtant elles n’ont rien de victime : elles sont fortes, déterminée pour l’une, foncièrement dangereuse pour l’autre.

Voyons voir le panel des personnages.

— La divinité déchue ultra powerfull, qui te défonce en deux-deux >>> CHECK. #Elcmar

— L’empereur méchant pas gentil qui tue des chatons et viole des fées parce que c’est comme ça. >>> CHECK. #Fenrír

— Le « beau gosse » amoureux de l’héroïne et défini par cette seule fonction. Bon, ok, il n’est pas amoureux. C’est un mâle qui veut sa femelle. C’est comme ça dans cette société. >>> CHECK #Telbrin

— La sorcière qui passe sa vie devant son miroir, mon beau miroir, à regarder des âmes y danser. >>> CHECK. #Elyalë

— Les gentilles fées, les gentils guerriers de lumière etc. >>> CHECK.

Oh et, oubliez-les vite fait, ils se font rayer de la carte assez vite. Oui oui, comme ça.

Au cours du tome 2, on retrouve notre cher dieu-dragon Elcmar, AKA le Déchu (donc forcément il est méchant) libéré de ses chaînes par la – bêtise – de ses ouailles. Son but ? Retrouver l’essence de son pouvoir disséminé à travers la Faëry dans des « sphères » … Let’s go pour un petit trekking à travers des contrées hostiles plongées dans des ténèbres totales (et vaguement ressemblante, entre autres, à la Couronne de glace de Warcraft…).

La reine banshee (Elyalë) va donner naissance à un nouveau venu, Elkentar, dont le statut est délicat. On a très vite envie de s’attacher à ce gamin, maltraité par sa mère (elle a tout de même envie de le trucider) mais… mais non. À l’instant où on commence à se dire « oh, en fait, il est gentil ce gosse », on tombe des nues. Hé oui, on reste dans le dark et le malsain.

J’y songe en écrivant ce mot, d’ailleurs : cet univers est constamment bourré de scènes de cul gratuites. Entre les viols, la gamine couverte de semence et en état de béatitude totale…et même la nécrophilie dans ce tome !! Juste : pourquoi ? Quel est l’intérêt de ce genre de scènes ? Servent-elles l’intrigue ? Ou est-ce juste là pour justifier un univers « adulte » ?

Bref, revenons-en au trekking. Celui-ci se déroule dans des lieux typiques de la fantasy, découpés en zone : on a la forêt sombre, les montagnes enneigées sombres, la capitale sombre et en face, son ex némésis lumineuse.

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Voilà voilà.

Côté intrigue, celle-ci se dévoile à son rythme, notamment grâce à Fenrir dans le tome 1. Elle est assez bien menée même si son fil est un peu trop visible. Ça manque d’intrigues annexes, notamment du côté Seelie où on ne sait absolument rien finalement. Le tome 1 s’achève sur une bataille sans réelle stratégie. Mais bon, le but était d’y faire tomber le gentil pour… pour faire tomber le gentil.

Heureusement, ce gars-là va survivre et, ô joie, subir (entre autres tortures), un nuancement.  Son martyr ajoute des défauts dans son inventaire. Il reste tout de même un poil énervant quand il s’y met. Physiquement, il est abîmé, gravement. Mentalement, il reste fort, attaché à des valeurs : c’est intéressant. On assiste à un vrai clivage entre un monde a priori dénué de valeurs, où seule compte la force brute, et cet ex-gentil. Il est une sorte de valeur étalon, permettant de mesurer toute la bestialité de l’univers. Le roman met bien l’accent sur lui, on le voit évoluer, se transformer en une créature. J’ai juste trouvé dommage qu’il ne soit pas développé plus que ça.

On rencontre de nouveaux personnages au fil des tomes, notamment dans le 3e avec un individu de la race des berserkhen. Son nom a filé de ma mémoire sitôt le livre fermé, et je n’ai pas été attristée de son sort. Il aurait mérité un traitement plus approfondi. J’ai tiqué en particulier sur la scène de sa rencontre, où il accepte de suivre les héros sans plus de cérémonie.

— Salut, on a besoin de ton aide, même si ton clan ne peut pas nous blairer.

— Ok.

Ici, on rush vers la fin sans s’arrêter. Soyons réaliste : certaines scènes étaient brouillonnes, telle la baston finale. J’ai eu du mal à la visualiser. Puis sérieusement, un mec se change en dragon ?

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Je tenais à voir la fin de cette saga pour me faire une idée globale. Une chose est certaine, je reste très mitigée. Elle est bourrée de défauts, mais elle reste un divertissement agréable que je conseille aux amateurs de dark fantasy et aux cœurs bien accrochés. Réservé à un public averti, donc.

2 étoiles

Science-fiction

Turbo-city Lives – Premier contact

Hello mes corbillots ! Aujourd’hui, causons peu, causons cyberpunk.

J’adore le cyberpunk. C’est le seul genre de la science-fiction, avec la dystopie de manière générale, qui me fait vibrer. J’ai vu ce roman au détour d’un ou l’autre groupe Facebook, et je me suis dit « allez, on va tenter… » sans-doute va-t-il me réconcilier avec la lecture. Puis il n’est pas bien long.

C’était… spécial, comme expérience. Bon. Déjà, élément primordial pour tout Grammar nazi digne de ce nom : les fautes ! Trop de coquilles traînent, révélant un évident manque de relecture. « De petites lunettes ovales à vision nocturne augmentée, cachées légèrement ses yeux verts […] » CachAIENT ! Brrr, j’en grince des dents. Certaines expressions sont assez maladroites : « flambeau de flammes » pour exemple. Le style m’a globalement peu emballée. Il reste assez simple, peu travaillé malheureusement. Beaucoup de « Elle » et de termes génériques pour tenter de les remplacer…

L’univers est intéressant, mais pas suffisamment pour qu’on en garde un bon souvenir. Si vous espériez faire de grandes ballades dans Turbo-City comme le laissait présager le superbe fond de la couverture, vous pouvez vous rhabiller. On se concentre essentiellement sur quelques endroits en particulier, transformant presque le roman en une sorte de huit-clos mal détaillé. Personnellement j’ai eu énormément de mal à me projeter dans l’environnement. By the way : un TEMPLE ? un TEMPLE dans un contexte cyberpunk ???

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Parfois l’auteur nous jette de grands mots à la figure, des termes quasi-scientifiques qui nous font plisser les yeux avant de lâcher un « OK, si tu le dis » … Il y a tellement d’équipements et trucs bidules partout qu’on se demande à quoi ça sert.

Les personnages sont très peu développés. Savannah peut être catégorisée comme une héroïne, mais on n’en apprend très peu sur sa psychologie. Pas du tout même. Quant aux autres protagonistes, ils sont très anecdotiques.

Je reste sur ma faim, et suis assez déçue. Je m’attendais à une aventure cyberpunk sombre à souhait, avec des expériences glauques et des savants fous. Dommage. Sans compter que le livre est assez cher pour « ce qu’il est » 3.49€ le Kindle, sachant que des romans plus épais en font 4.99€.

À conseiller pour les amateurs…

 

1 étoile